Soudain, un cri ! Une voix d’homme profère un juron, puis la voix de Marthe irritée : « Tu ne pouvais pas caler ton pied ? Un peu plus, je me blessais ! »
Bouleversée, je referme ma chemisette avec des mains qui tremblent, j’abats mes jupes comme si l’on m’avait surprise. Mes doigts maladroits enfoncent dans mes cheveux, dix fois, la même fourche inutile… Qui donc est là derrière, mon Dieu ! Marthe dit toujours « vous » à son mari.
Plus rien. Que faire ? Si l’homme avait fait du mal à Marthe ? Ah ! je voudrais, je voudrais qu’il ne lui eût fait que du mal, que ce fût un voleur, un rôdeur armé d’un couteau — tant je devine des choses plus laides qu’un crime, derrière cette porte ! Je veux voir, je veux savoir…
J’ai saisi le loquet. J’ouvre, je pousse le battant de toutes mes forces, un bras devant le visage comme si je craignais un coup…
J’aperçois, sans comprendre tout de suite, le dos laiteux de Marthe, ses épaules rondes