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Je viens d’accompagner Marthe à sa douche. J’en tremble encore.

Dans une affreuse cabine de sapin brut, ruisselante de toutes ses parois, pénétrée de soufre et de vapeur d’eau, j’ai assisté, derrière un paravent de bois, au supplice sans nom qu’est cette douche-massage.

En un tour de main, Marthe est nue. Je clignote devant tant de sans-gêne et de blancheur. Marthe est blanche comme Alain, avec plus de rose dessous. Sans un frisson de malaise, elle tourne vers moi une croupe effrontée, marquée de fossettes profondes, tandis qu’elle sangle autour de ses tempes un bonnet de caoutchouc, un serre-tête abominable, une façon de marmotte de poissarde.

Puis elle vire… et je reste frappée du