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de drap rouge qu’il pose adroitement sur mes épaules.

— Adieu, tante.

— Adieu, ma petite fille. Je reçois le dimanche, vous seriez toute mignonne de venir servir mon thé à cinq heures avec votre ami Marcel.

(Mon âme prend la forme d’un hérisson :) — Je ne sais pas, tante, je n’ai jamais…

— Si, si, il faut que je fasse de vous une petite personne aussi aimable qu’elle est jolie ! Adieu, Claude, ne vous enfermez pas trop dans votre tanière, pensez un peu à votre vieille sœur !

Mon « neveu », au seuil, me baise la main un peu plus fort, appuie son « À dimanche » d’un sourire malin et d’une moue délicieuse, et… voilà.

Tout de même, j’ai bien failli me brouiller avec ce gamin ! Claudine, ma vieille, tu ne te corrigeras jamais de ce besoin de fouiner dans ce qui ne te regarde pas, de ce petit désir un peu méprisable de montrer que, finaude et renseignée, tu comprends un tas de choses au-dessus de ton âge ! Le besoin d’étonner, la