cinq heures, et je tiens à vous le montrer.
Papa fait « oui, oui » d’un air pénétré, et je vois bien qu’il ignore radicalement qui est Ida, qui est Marcel, et qu’il s’embête déjà d’avoir retrouvé sa famille ! Ah ! que j’ai du goût ! Mais mon divertissement est intérieur, et je ne brille pas par la conversation. Papa meurt d’envie de s’en aller, et n’y résiste qu’en parlant de son grand traité de Malacologie. Enfin, une porte bat ; un pas léger, et le Marcel annoncé entre… Dieu, qu’il est joli !
Je lui donne la main sans rien dire, tant je le regarde. Je n’ai jamais rien vu de si gentil. Mais c’est une fille, ça ! C’est une gobette en culottes ! Des cheveux blonds un peu longs, la raie à droite, un teint comme celui de Luce, des yeux bleus de petite anglaise et pas plus de moustache que moi. Il est rose, il parle doucement, avec une façon de tenir sa tête un peu de côté en regardant par terre, — on le mangerait ! Papa, cependant, paraît insensible à tant de charme si peu masculin, tandis que tante Cœur boit des yeux son petit-fils.
— Tu rentres bien tard, mon chéri, il ne t’est rien arrivé ?