les sépare, ivres, graves et tremblants.
— Adieu, Claudine.
— Adieu !
— Je ne monte pas avec vous ; j’allume votre bougeoir. Vous avez la clef ?
— La clef, oui.
— Je ne peux pas venir vous voir demain ; c’est aujourd’hui, demain ; je viendrai après-demain, sûrement, à quatre heures.
— À quatre heures.
Docile, elle se laisse baiser la main longtemps, respire, pendant qu’il est penché, l’odeur légère de tabac blond qu’il porte avec lui, monte, rêveuse éveillée, les trois étages, et se couche, la folle Claudine, rejointe — il est bien temps — par la sage Claudine dans son lit-bateau. Mais la Claudine sage s’efface timidement, admirative et respectueuse, devant l’autre, qui est allée droit où le Destin la poussait, sans se retourner, comme une conquérante ou une condamnée.