savez aussi ce que c’est, des cornuelles ? Un jour, j’ai voulu en pêcher moi-même, dans l’étang des Barres, et j’ai pris les fièvres, j’avais douze ans, et mes beaux cheveux. :. Vous m’aimeriez mieux, pas, avec des cheveux longs ?… J’ai des « fremis » au bout des doigts, toute une « fremilloire ». — Sentez-vous ? Un parfum d’absinthe ? Le gros monsieur en a versé dans son champagne. À l’École, on mangeait des sucres d’orge verts, à l’absinthe ; c’était très bien porté de les sucer longtemps, en les affûtant en pointe aiguë. La grande Anaïs était si gourmande, et si patiente, elle les appointissait mieux que tout le monde, et les petites venaient lui apporter leurs sucres d’orge. « Fais-le-moi pointu ! » qu’elles disaient. C’est sale, pas ? — J’ai rêvé de vous. Voilà ce que je ne voulais pas vous avouer. Un méchant rêve trop bon… Mais maintenant que me voilà ailleurs, je peux bien vous le dire…
— Claudine ! supplie-t-il, tout bas…
La Claudine folle, tendue vers lui, ses deux mains à plat sur la nappe, le contemple. Elle a des yeux éperdus et sans secrets ; une