ne lis que peu (la tête me tourne tout de suite). Je ne parviens pas à m’expliquer comment la joie de mes réveils s’assombrit graduellement, dans le jour tombant, jusqu’à la mélancolie noire et au recroquevillement farouche, malgré les agaceries de Fanchette.
Fanchette, heureuse fille, a pris gaîment l’internat. Elle a, sans protestation, accepté, pour y déposer ses petites horreurs, un plat de sciure dissimulé dans ma ruelle, et je m’amuse, penchée, à suivre sur sa physionomie de chatte les phases d’une opération importante. Fanchette se lave les pattes de derrière, soigneuse, entre les doigts. Figure sage et qui ne dit rien. Arrêt brusque dans le washing : figure sérieuse et vague souci. Changement soudain de pose ; elle s’assied sur son séant. Yeux froids et quasi sévères. Elle se lève, fait trois pas et se rassied. Puis, décision irrévocable, on saute du lit, on court à son plat, on gratte… et rien du tout. L’air indifférent reparaît. Mais pas longtemps. Les sourcils angoissés se rapprochent ; elle regratte fièvreusement la sciure, piétine, cherche la bonne place