distraire, et de voir du monde, et d’avoir des amies de mon âge… des amies de mon âge ! Elles sont indignes !
(Cette sale Luce tout de même…)
— Adieu, ma tante, si Marcel peut venir me voir, il me fera plaisir.
Et j’ajoute pour atténuer ma brusquerie :
— Je n’ai que lui, comme amie de mon âge.
Tante Cœur me laisse partir, cette fois sans insister. Je trouble sa quiétude de grand’mère aveugle et tendre. Marcel est tellement plus facile à élever !
Ah ! ah ! Ils cherchent la fraîcheur sous les arbres, dans la banlieue, ces deux jolis garçons ! La verdure les attendrit, anime leurs joues, teinte en aigue-marine les yeux bleus de Marcel et éclaircit les yeux noirs de son ami cher… Ça serait rudement drôle, s’ils se faisaient pincer ensemble. Dieu ! que j’aurais du goût ! Mais ils ont l’habitude, ils ne se feront pas pincer. Ils rentreront par les trains du soir, mélancoliques, au bras l’un de l’autre, et se sépareront avec des yeux éloquents… Et