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— Choisissez-moi vous-même un mari de tout repos.

— Comptez là-dessus !

— Pourquoi ? Vous êtes si gentil pour moi !

— Parce que je n’aime pas qu’on mange sous mon nez de trop bons gâteaux… Descendez, mon petit, nous arrivons.

(Ce qu’il vient de dire là, c’est meilleur que tous les autres compliments, je ne l’oublierai pas.)

Mélie nous ouvre, un sein dans la main, et je trouve, dans le trou à livres, papa en grande conférence avec M. Maria. Ce savant poilu, que j’oublie facilement, passe ici une heure presque tous les matins, je le vois peu.

Quand l’Oncle Renaud est parti, papa m’annonce solennellement :

— Mon enfant, je dois te faire part d’une heureuse nouvelle.

(Qu’est-ce qu’il a encore inventé de néfaste, bon Dieu !)

M. Maria veut bien me servir de secrétaire et m’aider dans mes travaux.

(Quel bonheur, ce n’est que ça ! Soulagée, je tends la main à M. Maria.)