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PROMENADE EN HOLLANDE.

sement Marguerite ; Georges ! Guillaume ! voulez-vous sérieusement nous quitter ?

— Nous voulons, répliquèrent-ils tous deux, vous faire plus riches, plus brillantes, plus heureuses !

— Le bonheur n’est pas là, repartit Marguerite ; soyons heureux toujours comme nous l’étions hier, et cessez ce jeu cruel.

— Oh ! bien cruel, » murmura Rosée, dont les larmes baignaient le visage.

Van Hopper les pressa toutes les deux sur son cœur.

« Allons, allons, chères filles, un peu de courage, et laissez à vos fiancés leur libre arbitre : il faut qu’ils se déterminent d’eux-mêmes. Un amour comme le vôtre ne s’abaisse point à la prière, » ajouta-t-il avec fierté.

Puis, se tournant vers Georges et vers Guillaume :

« Bonsoir, mes amis ; la nuit porte conseil : vous nous reverrez demain après avoir mieux réfléchi. »

Nos deux héros éprouvèrent une sorte d’allégement du congé que leur donnait Van Hopper ; car ils ne savaient plus quelle contenance tenir.

À peine furent-ils sortis que Rosée et Marguerite éclatèrent, la première en sanglots, l’autre en reproches. Le bon Van Hopper ne parvenait pas à les calmer ; quoiqu’il fût tenté de pleurer et de se plaindre avec elles, il les rappela aux sentiments