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PROMENADE EN HOLLANDE.

pas les voir arriver. Ils se dirigèrent aussitôt vers la porte de la maison de leurs fiancées, où je les laissai.

« Que leur dire ? murmurait Guillaume inquiet, Guillaume, l’amoureux de Marguerite, le plus frêle des deux et le plus aimant.

— Eh ! parbleu, que nous venons de visiter le vaisseau, répliqua Georges avec une sorte d’âpreté.

— Et après ? dit l’autre.

— Après, je m’en charge, » reprit le fiancé de Rosée, tandis qu’ils entraient dans le salon où les deux jeunes filles les attendaient et leur tendirent leurs bras dans leur naïve inquiétude.

La voix de Van Hopper se fit entendre la première :

« Eh ! quoi, dit-il aux deux jeunes gens, le lendemain des fiançailles, vous allez courir par la ville au lieu de vous rendre ici ?

— Nos mères, reprit Georges assez effrontément, nous ont demandé d’aller visiter leur beau navire qui va partir pour les Indes : fallait-il leur résister et les irriter encore ?

— Non, non, repartit Marguerite en riant ; seulement vous pouviez nous proposer cette promenade et nous emmener avec vous.

— Ce n’était point là notre place, répliqua Rosée ; ils ont bien fait d’aller seuls et d’obéir à leurs mères. »