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PROMENADE EN HOLLANDE.

— Eh ! quoi, ces deux couples sont ici dans cette ville ? Ce sont vos parents ? vos amis ?

— Mes amis !

— Mariés ? heureux ? car on voit bien qu’ils s’aimaient dans leurs portraits. Bon docteur, allons les voir.

— Vous ne verrez que les deux femmes.

— Et les deux hommes, sont-ils morts ?

— Ils sont aux Grandes-Indes.

— Oh ! je comprends : mariages malheureux ! et bientôt séparés, désunis ?

— Point ! unis par des fiançailles qui durent depuis quinze ans. Religion de l’amour et idéal d’un côté ; personnalité et aventure de l’autre. Comme cette histoire glorifie la femme et nous abaisse, comme elle est la chronique que toutes les jeunes filles de Rotterdam se redisent en aimant, je tiens à vous la conter ; mais, avant, je veux vous montrer les deux héroïnes.

— Je vous suis. »

Le docteur tira sa montre :

« Elles ne seront pas dans leur toilette d’attente avant trois heures.

— Que voulez-vous dire ?

— Les fiancés doivent revenir ; ils ont annoncé leur retour depuis six mois, et chaque jour, à l’heure probable de l’arrivée d’un vaisseau venant des Indes, elles se parent pour les recevoir.