Page:Colet - Promenade en Hollande.djvu/280

Cette page a été validée par deux contributeurs.
270
PROMENADE EN HOLLANDE.

De la hauteur de cette colline, on découvre tout l’ensemble d’Aix-la-Chapelle et des belles promenades qui l’environnent. Plus loin que le Lousberg, couvert de son manteau de verdure, est le bois de Pauline, auquel la sœur de Napoléon a donné son nom.

Je vois se coucher le soleil de la hauteur où je suis assise, et ce n’est qu’à la nuit tombante que je me détermine à remonter en voiture et à gagner une auberge. Le voyageur s’attache aux lieux qu’il ne fait que traverser ; il voudrait en emporter une forte empreinte, et il voudrait aussi leur laisser quelque chose de lui.

Le lendemain matin, par une matinée brumeuse, je pars par le chemin de fer qui mène en Belgique. La pluie tombe quand j’arrive à Viviers, un pays charmant, tout boisé, où des douaniers visitent les bagages. De Viviers à Pépinster, les arbres s’échelonnent sur des hauteurs gazonnées où tombent en cascades des sources fraîches et claires. De jolis villages et de mignons châteaux se groupent dans ce paysage. On pense à la Suisse et aussi à cette riante contrée du Vigan, dont les Languedociens sont fiers à bon droit.

Les montagnes deviennent plus hautes, les bois montent jusqu’au ciel, les gorges se resserrent et le chemin de fer franchit des défilés et des monticules que nos pères ne franchissaient qu’à dos de mulet. Spa se cache comme une nymphe craintive sous