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PROMENADE EN HOLLANDE.

le Rhin. Ce grand fleuve tant célébré par les poëtes me paraît très-bas à Cologne. Deux bateaux à vapeur et quelques barques stationnaires se groupent seuls sur ces eaux tranquilles, qui semblent à peine couler. Les rives du fleuve n’ont au loin dans la campagne rien de pittoresque ; mais, en face de moi, Cologne se déploie, et, vus du milieu du pont, sa cathédrale et ses remparts crénelés s’offrent aux regards comme une merveilleuse décoration et transportent au moyen âge.

Cinq heures sonnent à une horloge ; avant de me rendre à l’auberge, je veux profiter de la fin du jour pour visiter la cathédrale. Elle s’élève d’un côté sur une assez vaste esplanade, et de l’autre côté sur les bords du Rhin. Vue à distance, on dirait qu’elle touche à la rive.

Cette église est une merveille d’architecture gothique. Elle n’a jamais été terminée ; les tours de son grand portail sont inachevées et semblent avoir été décapitées par la foudre. On travaille en ce moment à leur couronnement ; les madriers et les planches de reconstruction gâtent l’aspect de l’édifice. Sur un des côtés sont trois portes latérales, précédées de huit marches et couronnées des ogives les plus ornementées que j’aie jamais vues. Une large et haute fenêtre cintrée, plus grande que ces portes, les couronne et fait scintiller au soleil son splendide vitrail. Je n’entreprendrai point la des-