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PROMENADE EN HOLLANDE.

Les frères, réunis en synode, ont adopté la confession d’Augsbourg. Les assemblées religieuses ne durent pas plus de trois quarts d’heure : on y chante des psaumes, on y lit la Bible, et on prononce un sermon. La musique, qui accompagne les hymnes et les prières, se compose de l’orgue, du violon et du cor de chasse. Quand les ministres donnent la cène, ils sont revêtus de longues robes blanches ceintes d’un ruban rouge, leur tête est couverte d’un bonnet violet ; ils célèbrent dans leur temple les fêtes des églises protestantes, et en ont aussi quelques-unes de particulières.

Je fus charmée de l’élégante simplicité des habillements, surtout de celui des femmes. Chaque division de femmes se distingue par la couleur du ruban qui orne leur bonnet. Les petites filles portent la couleur rose jusqu’à l’âge de douze ans ; l’orange et le rouge, plus foncés, jusqu’à dix-huit ; enfin le rose tendre remplace le gros rouge jusqu’au moment du mariage. Ce jour-là, elles revêtent le bleu et ne le quittent que si elles deviennent veuves ; alors elles portent le blanc jusqu’à la mort. Leur costume est seyant et d’une propreté irréprochable. Saint Augustin a dit que la propreté était une demi-vertu ; c’est, à mon avis, une vertu entière, et je ne doute pas que cette vertu ne contribue à l’honnêteté des familles hollandaises. La pureté des mœurs est ex-