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PROMENADE EN HOLLANDE.

midi tous les détails de la campagne hollandaise, et ; au nord, le rivage de ces bras de mer si bizarrement contournés : l’Y, qui serpente au milieu des terres comme un fleuve, et le golfe du Zuyderzée, qui s’arrondit comme un immense bassin. Je reconnais Sardam et les ports qui l’avoisinent, et le docteur me désigne, comme un point immobile au milieu des flots soulevés, cette île de Marken que je ne puis visiter. Le lendemain, je quitte Amsterdam, emportant le regret de mon excursion manquée.

À mon retour à Paris, tandis que je me reposais de ma promenade en Hollande dans la villa que Mme Ernestine Panckoucke possède à Fleury, cette femme aux aptitudes si rares, qui a traduit les poésies de Goethe avec une élégance et une précision qu’on n’a pas surpassées, et qui a peint les fleurs comme Redouté, me montrait un soir son journal complet de voyage. Chaque année, au printemps, durant l’été ou en automne, elle partait, avec son mari, pour quelque tournée artistique ou pittoresque ; c’est ainsi qu’elle a vu, et bien vu, l’Italie, l’Espagne, l’Angleterre, l’Écosse, le Tyrol, la Suisse, l’Allemagne, la Hollande, enfin l’Europe entière.

Son journal, presque toujours écrit en route, chaque soir, durant les haltes des auberges, serait, s’il était publié, un des livres les plus intéressants