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PROMENADE EN HOLLANDE.

d’introduire des nouveautés et pour agir contre les lois et les coutumes de l’État. Cette liberté n’est point contraire à la paix publique ; d’ailleurs il est impossible de l’étouffer. La piété n’en reçoit aucun préjudice. Il est parfaitement inutile de faire des lois contre les choses qui sont purement spéculatives. Bannir cette liberté d’un État, c’est en bannir en même temps la paix. »

En quittant la synagogue, nous nous rendîmes au Jardin zoologique, qui renferme des collections d’animaux et d’oiseaux vivants les plus complètes de l’Europe. Près d’un large canal, au milieu d’une belle grille flanquée d’une haie vive, un grand portail donne accès aux visiteurs. Les voitures s’arrêtent en deçà.

Il y avait ce jour-là une foule de brillants équipages : car le dimanche et le jeudi cet immense jardin est un but de promenade pour les riches oisifs d’Amsterdam. En pénétrant dans la longue et verte avenue, je fus charmée par la vue (quoique un peu assourdie par les cris) de l’innombrable variété de perroquets des Indes et d’aras d’Amérique s’ébattant en liberté sur leurs perchoirs qui, en forme de croissants, sont suspendus d’un arbre à l’autre. Quels merveilleux plumages ! les couleurs des pierreries n’en surpassent pas l’éclat. Voici de gros mâles rouges, gris, verts, ou d’un bleu qu’aucune teinture ne peut imiter et dont on voudrait se tisser une