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PROMENADE EN HOLLANDE.

Encore deux paysages qui m’attirent, et que je contemple en rêvant : ce sont deux chutes d’eau de Ruysdaël, qui bondissent et renvoient leur poussière dans lair. Il me semble que la fraîcheur en monte jusqu’à moi et rafraîchit mon front.

Divers tableaux de Philippe Wourvermans méritent d’être décrits. En voici un représentant des paysans qui viennent de battre des maraudeurs militaires. Sur le premier plan est un officier et son valet dépouillés jusqu’à la ceinture, et les mains liées derrière le dos. Un paysan qui a revêtu l’uniforme de l’officier désigne en riant les prisonniers. Sur le second plan, des militaires poursuivis s’enfuient au galop. Dans le fond, on aperçoit un village et des scènes de carnage. La composition et les détails de ce tableau sont merveilleux ; l’air circule entre les divers groupes, qui semblent se mouvoir et vivre.

Le Manège, du même auteur, et la Chasse au vol sont deux chefs-d’œuvre. Dans le premier, les chevaux se dressent et hennissent sous la main des cavaliers ; dans l’autre, on sent frissonner les ailes des oiseaux. Dans la Chasse au çerf, le même maître a répandu toute sa science et toutes les finesses de son pinceau. Des dames rieuses et de pimpants cavaliers sont à cheval, et, suivis d’une belle meute de chiens, ils lancent un cerf aux abois. Sur un plan reculé on voit des ruines pittoresques. J’aime encore