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PROMENADE EN HOLLANDE.

vous pas vu tantôt cette jeune femme au cœur froid ? elle avait l’air d’une radieuse mère. »

Nous quittâmes l’ombre des dattiers et la serre à la tiède température où nous nous étions assis.

Quand nous fûmes remontés en voiture, l’ami du docteur donna l’ordre à son cocher de nous conduire autour de la ville.

« Où me menez-vous donc ? lui dis-je.

— Au moulin où est né Rembrandt, » répliqua-t-il.

Leyde, comme toutes les villes de la Hollande, est entourée de moulins à vent. Nous passâmes, sans nous y arrêter, devant plusieurs qui agitaient dans les airs leurs grandes ailes. Enfin la voiture longea la rive gauche du canal du Rhin, et j’aperçus un moulin de briques rouges qui avait un air de vétusté : c’est là qu’était né le grand peintre. En ce moment, le soleil couchant éclairait le faîte et les ailes du moulin, à la façon dont Rembrandt l’aurait fait lui-même dans un tableau.

« Leyde, me dit le professeur, a vu naître encore plusieurs de nos peintres célèbres : Otto Venius, maître de Rubens ; Jean Steen, Gérard Dow, Van de Welde et Miéris ; elle se glorifie aussi d’avoir eu pour enfants les Elzevirs, dont nous possédons quelques belles éditions à la Bibliothèque. »

Nous rentrâmes dans Leyde, et, arrivés à la porte de l’auberge du Lion, mon aimable guide prit congé de moi.