Page:Colet - Promenade en Hollande.djvu/144

Cette page a été validée par deux contributeurs.
134
PROMENADE EN HOLLANDE.

bacchantes et de satyres : certes, ce n’est point là la Vénus pudique, ni même la Vénus aphrodite sortant des flots ; c’est une belle et ardente Vénus populaire, s’animant au milieu d’une fête païenne de l’antiquité. L’autre composition grandiose est le Banquet des dieux de l’Olympe ; ici encore, la vie circule ou plutôt déborde, et les dieux et les déesseş manquent de cette majesté sereine que leur donnait Phidias. La troisième composition, de moindre dimension, représente un faune et une jeune fille tenant une corbeille de fruits. Rien d’attrayant comme cette belle enfant qu’enveloppe le regard lascif du faune.

Je voudrais emporter, de Miéris, ce petit garçon placé près d’une fenêtre et lançant des bulles de savon dans l’air.

Paul Potter a là son plus célèbre tableau, que nous avons possédé au Louvre, puis rendu à la Hollande. Dans une prairie, un vacher et des vaches : c’est tout ; mais quelle vérité, quelle vigueur, quel fini ! Les bêtes flairent l’herbe, leur flanc se meut, leurs mamelles oscillent ; l’homme rêve et regarde vaguement ; il pense, il va parler. La vie tressaille dans cette toile d’un peintre mort si jeune, et à qui il a suffi de trois ou quatre tableaux pour se faire immortel.

Saluons la Leçon d’anatomie de Rembrandt ; c’est l’inimitable modèle dont doivent s’inspirer tous les