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PROMENADE EN HOLLANDE.

je suis frappée par l’Apothéose de Claudius, un des plus grands camées qui existent, et d’un très-beau travail. Dans les camées modernes, je remarque une tête de femme expressive et méditative aux lèvres serrées et au nez fin : c’est Élisabeth, reine d’Angleterre.

Je visite ensuite le Palais-Royal, résidence de l’ancienne cour, dont les jardins sont remarquables. C’est dans ce palais que le roi donne encore chaque samedi une audience publique à laquelle le plus pauvre de ses sujets est admis.

Le nouveau palais, en face de l’ancien, a été construit par le dernier roi de Hollande ; il est confortable et s’harmonise avec les monuments qui l’entourent. J’admire en passant la belle statue de Guillaume Ier, prince d’Orange, dit le Taciturne ; elle domine la place appelée le Plein. Cette statue équestre, en bronze, est une des œuvres les plus inspirées de M. le comte de Nieuwerkerke. Je donne le reste de ma journée à ma visite au musée, qui renferme quatre cents tableaux choisis dont un grand nombre sont de Rubens, de Van Dyck, de Rembrandt, de Teniers, de Paul Potter, de Gérard Dow, de Steen, de Wouwermans, de Rachel Ruysch, etc., etc. Je m’aventure plus que jamais au hasard dans cette foule illustre et nombreuse, bien sûre que mon admiration ne se mésalliera pas. Je suis attirée par la pâleur ascétique d’un portrait de religieux : il est signé Philippe de Champagne.