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PROMENADE EN HOLLANDE.

« Le dénoûment que je vous propose est le seul qui puisse assurer votre bonheur dans l’avenir, car la consécration des premières fiançailles eût été l’enfer. »

Ils me regardaient ébahis.

« Ne comprenez-vous pas, poursuivis-je en m’adressant à Guillaume et à Georges, quel juste et incessant grief vos femmes auraient eu contre vous sur cette absence de quinze ans ? De là des soupçons toujours en éveil, des querelles toujours renaissantes, tandis qu’avec ce que je propose, le triste et irrévocable passé est anéanti. Vous commencez une vie nouvelle, un amour inconnu, où l’espérance et l’illusion vous sourient.

« Nous célébrerons au plus vite, ajoutai-je, le double mariage. Georges et Marguerite resteront à Rotterdam ; Guillaume et Rosée partiront pour l’Italie. »

Au regard chargé d’électricité qu’échangèrent Georges et Marguerite, je compris qu’ils consentaient.

Guillaume tendit sa main amaigrie à Rosée, qui la prit et dit en souriant :

« Ce bon docteur veut nous envoyer mourir là-bas.

— Ou vivre ! repartit tendrement Guillaume ; car qui sait ce que peuvent les soins réciproques de deux malades qui veulent guérir pour s’aimer ? »

Marguerite entraîna Georges à la visite de la mai-