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mille tribulations et peu de profit, son protecteur ne lui ayant pas fourni l’argent nécessaire pour vivre à Londres, il fut obligé d’entrer dans une imprimerie ; il s’y acquit une réputation de courage et d’esprit qui le rendit le modèle de ses compagnons ; bientôt ayant pu se faire une petite pacotille, il revint à Philadelphie où il s’associa à l’un de ses camarades pour monter à leur compte une imprimerie. L’ami de Franklin avait apporté les fonds, lui, fournit son labeur assidu et son expérience déjà exercée. Il travaillait jour et nuit, il voulait parvenir à la fortune et surtout à la considération. Sa seule distraction était de réunir toutes les personnes distinguées et instruites de la province, avec lesquelles il dissertait de politique et de physique.

Bientôt l’associé de Franklin le laissa seul maître de leur imprimerie, sa fortune prit un accroissement rapide, il se maria avec miss Read qu’il avait longtemps aimée. Tous les grands hommes ont ainsi dans la vie une femme qui devient comme la boussole de leurs nobles actions. Franklin fonda un journal, créa plusieurs établissements utiles de librairie et d’instruction populaire ; il commença en 1732 à publier son Almanach du Bonhomme Richard, où il présente les sages conseils et les plus graves pensées sous une forme originale qui les imprime facilement dans l’esprit. En 1736, Franklin fut nommé député à l’assemblée générale de la Pennsylvanie, et l’année d’après il devint directeur des postes de Philadelphie ; il fut très-utile à cette ville et à toute la province ; il arma une sorte de garde nationale de dix mille hommes pour la défendre contre les Indiens qui la menaçaient. Il continua en même temps de fonder des sociétés savantes, il fit des études spéciales sur l’électricité et inventa le paratonnerre. Il créa un grand établissement d’instruction publique qu’il soutint de son crédit, de sa fortune et même de son enseignement. Cet établissement