l’on m’applaudirait à Paris, et la cour s’occuperait de moi, et mon nom se répandrait dans toute la France ! » Tandis qu’il pensait ainsi, il descendait les gais sentiers de Royat et il regagnait tristement la ville ; il en traversa les rues tortueuses et arriva bientôt sur la place de la Cathédrale. C’est là qu’est située la maison où naquit et vécut le grand Pascal, et c’est justement dans cette maison qu’habitait notre promeneur ; il occupait une petite chambre au troisième étage, donnant sur une cour froide et humide. Sa fenêtre s’ouvrait entre deux tourelles dont le haut escalier en spirale avait plus d’une fois servi aux expériences du jeune Pascal. Il gravit rapidement les marches roides, et arrivé chez lui, il se hâta de revêtir l’habit du dimanche un peu moins râpé que celui qu’il portait. Ceci fait, il se promena à grands pas dans sa chambre, se frappant le front avec irritation : » Non, non, dit-il, je ne puis plus vivre ainsi, ma vocation m’appelle, je dois obéir, et ma vocation n’est pas d’être toute ma vie un malheureux organiste, un machiniste de l’art !… Je sais bien qu’il faut vivre, se nourrir, se vêtir ; mais j’aime mieux subir toutes les misères et obtenir la gloire. Oh ! je le jure bien, ce jour est mon dernier jour d’esclavage ! »
Tout en se parlant ainsi, il descendit rapidement l’escalier de la tourelle, traversa la place et entra dans la cathédrale ; il se dirigeait vers le petit escalier qui conduit aux orgues, lorsqu’un prêtre en chasuble l’arrêta :
» Monseigneur l’évêque va officier, lui dit-il, toutes les autorités de la ville assistent à la cérémonie religieuse, je vous en prie, mon cher enfant, jouez-nous vos plus beaux