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du maréchal pour une chasse au loup dans la forêt de Frétoy, près de Courson. J’y fus accompagné de MM. Trémeau, qui me dirent très obligeamment qu’il fallait être en chasseur pour ménager mon uniforme ; j’étais comme un vrai chasseur avec mon ruban de la Légion d’honneur. Le maréchal me reconnut de suite : « Voilà mon grenadier, dit-il au préfet ; vous nous suivrez à la chasse toute la journée. »

Les gardes nous placèrent, et les traqueurs partirent après le signal. Il fut tué deux loups et des renards ; il était défendu de tirer sur le chevreuil, mais on permit de chasser le gibier le soir et de tirer sur tout. La chasse fut terminée à quatre heures, et nous fûmes invités, moi et les MM. Trémeau. Le dîner fut brillant : je fus fêté. Le maréchal dit au préfet : « C’est le plus petit de mes grenadiers. Allons ! amusez-vous bien dans votre pays. »

Nous partîmes à onze heures du soir, et les MM. Trémeau furent enchantés du bon accueil du préfet et du maréchal ; nos carniers étaient bien garnis de lièvres.

Je passai mon temps à chasser, je fus voir mon père, qui m’invita à faire une partie de chasse ; je ne pus refuser. Arrivé au rendez-vous, il me dit : « Voilà le train de trois chevreuils qui ont passé la nuit dans ce taillis ; ils ne sont pas loin. Viens, que je te place. Tu tiendras ma chienne et, au bout d’un quart