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CHAPITRE XVII.

attaque des places fortes.


Nous n’avons naturellement pas à nous occuper ici des travaux mêmes des sièges mais bien du but stratégique qui les fait entreprendre, du choix des places à assiéger et de la manière d’en couvrir le siège.

Nous savons que, lorsque les places fortes constituent des éléments essentiels de la résistance d’un État, la perte de l’une d’entre elles affaiblit considérablement l’action de la défense, tandis qu’en posséder une facilite au contraire beaucoup celle de l’attaque et lui permet soit d’y placer ses magasins et ses dépôts, soit de s’en servir pour couvrir les cantonnements et les portions de territoire que ses troupes occupent. Nous savons, en outre, que lorsque le moment arrive où l’envahisseur doit lui-même adopter la forme défensive, les places fortes dont il a pu jusque-là s’emparer deviennent ses plus sûrs appuis. Ces considérations découlent des rapports que les places ont avec le théâtre de guerre sur lequel la lutte se poursuit, et on les peut facilement déduire de ce que nous avons déjà dit, à ce propos, dans le livre de la Défensive.

Sous le rapport de la prise des places fortes, il se