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ch. xxx. — défense sans recherche de solution.

tion de l’attaque, et que celle-ci a épuisé le peu d’esprit d’entreprise dont elle était animée.

Il va de soi que les fleuves, les montagnes, les forêts, les marais, tous les accidents de terrain, en un mot, jouent un rôle considérable et acquièrent une importance prépondérante lorsqu’il s’agit de couvrir le pays entier, avec ses places fortes et ses dépôts d’approvisionnements, au moyen d’une ligne de positions d’une si grande étendue. Le lecteur devra donc se reporter aux chapitres que nous avons consacrés à ces divers objets.

L’importance que prend ici l’élément topographique met en relief le genre d’études et de travaux dont on a l’habitude d’attribuer la spécialité au corps d’état-major. Or, comme les officiers de ce corps sont ceux de l’armée qui écrivent le plus et font le plus imprimer, il en résulte que, des diverses périodes d’une campagne, la plus développée et la mieux fixée dans l’histoire est généralement celle qui présente l’application de ce procédé. De là naît une tendance naturelle à ériger celui-ci en système, c’est-à-dire à déduire de l’explication historique d’un cas particulier des règles générales applicables à tous les cas. Or, dans cette forme spéciale de la guerre plus passive et plus dépendante des localités, chaque cas est différent et doit, par conséquent, être différemment traité.

Si réelles que soient l’utilité et la valeur de ces travaux, l’usage de les considérer comme spécialité du corps d’état-major a souvent de très regrettables conséquences. L’importance personnelle qu’acquièrent, par là, les hauts officiers de ce corps les plus versés dans cette branche du service de guerre leur donne généralement sur les esprits une autorité dont le général en chef est parfois le premier à subir l’influence, et il en résulte fatalement un courant d’idées qui conduit à l’exclusivisme. On ne voit bientôt plus partout