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chap. xxviii. — défense d’un théâtre de guerre.

point, et, si l’attaque continue à passer outre, se porter à sa rencontre par un mouvement oblique rapide, et prendre position sur la direction qu’elle suit. Nous disons par un mouvement oblique, car le plus souvent on n’aura pas le temps de l’effectuer perpendiculairement, et la nouvelle position devra être prise un peu plus en arrière ;

3o Prendre l’offensive avec toutes les forces réunies contre le flanc de l’attaque ;

4o Agir sur les lignes de communications de l’ennemi ;

5o Laisser l’envahisseur passer outre et, sans plus s’occuper de lui, se porter résolument à la contre-attaque de son théâtre de guerre.

Nous ne citons le dernier de ces moyens que parce que l’on peut concevoir le cas où il serait efficace, mais, en somme, c’est un procédé de l’offensive. Il est en contradiction avec l’idée même de la défensive et est certainement resté étranger, dans le principe, aux motifs qui ont présidé au choix de ce mode d’action. L’application, par la défense, n’en est donc admissible que lorsqu’elle est amenée par des fautes exceptionnelles de l’attaque ou dans des circonstances toutes spéciales.

L’action du défenseur sur les lignes de communications de l’attaquant est peu propre à amener une solution lorsqu’il s’agit uniquement de la défense d’un théâtre de guerre. Cette action, en effet, laisse tout d’abord supposer la supériorité du système des communications du défenseur, condition première d’une bonne position défensive. Or, sur des dimensions si restreintes, les lignes de communications prennent trop peu d’étendue, de part et d’autre, pour être très vulnérables, et, par conséquent, même dans les circonstances les plus favorables la défense ne saurait guère prendre de supériorité à ce sujet. Sur un théâtre de guerre isolé, d’ail-

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