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la défensive.

grande importance à cet élément géométrique, et ne l’avons développé que pour donner plus de clarté au sujet que nous traitons. Nous sommes même persuadé que ce sont les conditions individuelles et locales qui exercent ici le plus d’influence et doivent présider au choix de la position du défenseur, et qu’il est généralement impossible de reconnaître de prime abord quel est celui des deux adversaires qui se trouvera dans le cas d’exposer le plus sa ligne de communications.

Lorsque les lignes de communications respectives suivent une seule et même direction, il est certain que dès que l’un des deux adversaires prend un ordre de bataille oblique, il contraint aussitôt l’autre à agir de même ; mais cela n’amène aucune situation nouvelle, car les deux partis en tirent les mêmes avantages et y trouvent les mêmes inconvénients.

Nous ne traiterons donc plus, à partir de ce moment, que le cas où l’une des deux lignes de communications respectives se trouve seule exposée aux entreprises de l’ennemi.

Nous avons dit qu’une ligne de communications est particulièrement exposée dans deux circonstances : 1o  lorsqu’elle est oblique au front de bataille ; 2o  lorsqu’elle se prolonge en pays ennemi. Passons maintenant à l’étude du second de ces cas. Quand la population d’une contrée que traverse une ligne de communications se soulève et prend part à la lutte, la ligne se trouve exposée sur tous ses points. Il est vrai que les éléments qui la menacent ainsi sont très faibles en soi, sans connexion et sans force d’intensité, mais on se rend néanmoins bien compte de l’influence préjudiciable que peut avoir un contact hostile incessamment renouvelé sur tout le parcours d’une longue ligne de communications.

Lors même que les populations n’ont pas pris les