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la défensive.

Les conséquences de ces particularités sont les suivantes :

1o L’attaque ne peut progresser que par un nombre limité de voies, et ces voies, établies sur des digues de peu de largeur et bordées généralement de chaque côté par un fossé plein d’eau, constituent des défilés aussi longs que dangereux.

2o Par contre, les dispositions défensives sont faciles à prendre sur ces digues, et peuvent devenir insurmontables.

3o Précisément parce que le nombre des voies de pénétration est restreint, la défense ne peut être qu’absolument locale, et, par suite, le défenseur ne doit attendre le succès que d’une résistance absolument passive sur chaque point attaqué.

4o Il ne s’agit plus ici d’une ligne de défense isolée qui, fermant le pays comme une simple barrière, perd toute valeur lorsqu’elle est forcée sur un seul point. La même difficulté des abords protégeant partout les flancs du défenseur, celui-ci peut sans cesse former de nouveaux postes, et boucher ainsi, chaque fois, toute brèche qui viendrait à se produire dans sa ligne de défense. On peut dire qu’ici, comme sur l’échiquier, le nombre des combinaisons est inépuisable.

5o Mais il va de soi que la population est très considérable, et l’état de la culture très développé, dans une contrée où l’on tire un si grand parti de la constitution spéciale et de l’aménagement du sol. Les voies de communication y sont donc très nombreuses, et, par conséquent, très nombreux doivent y être, en cas de défense, les postes chargés d’en interdire le passage. Dans de telles conditions, une ligne de défense ne peut logiquement présenter que peu d’étendue.

La principale ligne hollandaise a environ 8 milles (59 kilomètres) de longueur, et, établie en grande partie