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chap. xiv. — positions de flanc.

gique et prudente lui eût encore conservé de grandes probabilités de succès. Rien ne s’opposait, en effet, à ce que le duc de Brunswick prit des dispositions telles pendant la journée du 13, que dès le 14 à la pointe du jour il eût réuni 80 000 hommes à opposer aux 60 000 Français auxquels Napoléon fit passer la Saale à Iéna et à Dornbourg. Si cette supériorité numérique et la vallée escarpée de la Saale, que les Français avaient à dos, n’eussent pas suffi à amener une victoire décisive immédiate, cela n’eût tenu dès lors qu’à ce que la configuration du terrain ne se fût pas prêtée à un résultat aussi général, et dans ce cas on eût pu recourir à la prolongation de la retraite dans l’intérieur du pays, afin d’augmenter, par cette opération même, les forces de la défense en affaiblissant celle de l’attaque.

La position prussienne sur la Saale, bien qu’elle ne fût pas inattaquable, pouvait donc devenir une position de flanc par rapport à la route passant par Hof, mais il ne faut pas perdre de vue, cependant, que comme toute position non forte elle ne possédait pas cette propriété d’une manière absolue, et ne l’eût acquise qu’au cas seulement où l’ennemi n’eût pas osé l’attaquer.

Quant aux positions dans lesquelles il est impossible de se maintenir lorsque l’attaque passe outre, ce serait faire une confusion plus grande encore de les dénommer positions de flanc précisément parce que le défenseur peut, au moment où il les abandonne, se jeter sur le flanc de l’ennemi. Cette attaque de flanc, en effet, n’a guère de rapport avec la position elle-même, ou du moins ne résulte pas des propriétés spéciales de la position, comme cela se présente dans l’action sur le flanc stratégique.

Ces considérations émises, nous croyons qu’il ne nous reste plus rien à fixer sur les propriétés des positions de flanc. Nous terminerons cependant par quel-