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la défensive.

vent être organisés de façon à recevoir des corps de troupes qu’un effectif trop peu considérable ne permettrait pas de placer dans des camps retranchés isolés. 4 000 à 5 000 hommes, dont l’action serait absolument perdue pour la défense dans la seconde de ces situations, peuvent être invincibles sous les murs d’une forteresse.

c) Les camps retranchés conviennent au rassemblement et à la préparation des recrues de la landwehr et du landsturm, et autres troupes de même catégorie, qui n’ont encore que trop peu de consistance propre pour qu’on puisse, autrement que sous la protection des ouvrages de la place, les mettre en contact avec l’ennemi.

Les camps retranchés sous les places fortes devraient donc être recommandés en raison de leur utilité multiple, s’ils ne présentaient, par contre, l’immense inconvénient d’affaiblir plus ou moins les places lorsqu’elles ne disposent pas de troupes assez nombreuses pour les pouvoir occuper. Or ce serait une condition écrasante pour la défense d’avoir constamment à laisser dans chaque place une garnison capable, comme nombre, de fournir à la fois à la place et au camp retranché.

Personnellement nous inclinons donc à recommander l’emploi des camps retranchés quand il s’agit de places fortes situées sur le littoral, mais, dans tous les autres cas, nous les considérons comme plus nuisibles qu’utiles.

Si, pour terminer, nous résumons en quelques lignes notre opinion générale au sujet des positions fortes et retranchées, nous dirons d’elles que :

1o  Elles sont d’autant plus nécessaires que le pays est plus petit et que l’espace dont on peut disposer pour la retraite est plus restreint.

2o  Elles offrent d’autant moins de dangers pour la défense que celle-ci peut plus sûrement compter