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chap. xii. — positions défensives.

2o  Elle doit donner l’avantage au défenseur dans la protection des lignes de communications.

À ces deux premières propriétés stratégiques il convient d’en ajouter deux nouvelles :

3o  Le rapport entre les lignes de communications des deux adversaires doit imposer au combat une forme à l’avantage du défenseur.

4o  La somme générale de l’influence qu’exerce la contrée doit être favorable à la défense.

Le rapport entre les lignes de communications de deux armées opposées ne se borne pas, en effet, à donner ou non à l’attaque la possibilité de négliger une position défensive et de lui couper les vivres ; l’influence de ce rapport s’étend à la marche même de la bataille entière. Si la ligne de retraite du défenseur est oblique, les mouvements tactiques de ce dernier sont paralysés pendant tout l’engagement, tandis que, par contre, cette obliquité facilite le mouvement tournant tactique de l’attaquant. On ne saurait, cependant, rendre toujours les dispositions tactiques de la défense responsables de cette formation oblique ; elle est souvent la conséquence du choix fautif du point stratégique. Il est même des cas où cette formation devient absolument inévitable, comme, par exemple, lorsque la route sur laquelle devrait s’effectuer la retraite change brusquement de direction à peu de distance de la position défensive (la Moskowa, 1812). En pareille occurrence l’attaquant a le double avantage de n’avoir qu’à continuer la direction de sa marche pour tourner la position, tout en conservant néanmoins son front perpendiculaire à sa propre ligne de retraite.

Il peut encore arriver, par suite de la fixation fautive du point stratégique, qu’au moment où l’attaquant se présente devant la position, il ait à sa disposition plusieurs voies de retraite, tandis que le défenseur n’en a