Page:Clausewitz - Théorie de la grande guerre, II.djvu/109

Cette page a été validée par deux contributeurs.
103
chap. xi. — places fortes.

nouvelles. Les seconds sont très pauvres et n’ont, pour se défendre, que de faibles ressources qu’ils ne peuvent jamais augmenter. En un mot, le rapport normal qui devrait toujours sensiblement exister entre le nombre des places fortes et celui des grandes villes et des grandes routes se trouve dépassé dans le premier cas, et n’est pas atteint dans le second. C’est dans ces circonstances que les fixations que nous avons établies tout d’abord deviennent insuffisantes.

Nous pensons que la solution des questions capitales suivantes apportera le complément nécessaire à l’étude du sujet que nous traitons ici :

1o  Étant donné que de plusieurs routes qui relient les deux nations voisines, on ne puisse ou ne veuille en fortifier qu’une, quelles sont les considérations qui amèneront le choix de cette route ?

2o  Les places fortes doivent-elles être toutes situées sur la frontière, ou convient-il de les répartir sur la surface entière du pays ?

3o  Les places fortes doivent-elles être disposées symétriquement ou par groupes ?

4o  Quel rôle la constitution géographique de la contrée joue-t-elle dans le choix des places fortes ?

De nombreux traités d’art militaire développent encore une quantité d’autres questions sur la forme géométrique à donner à la ligne des places fortes. Doivent-elles, par exemple, être placées sur plusieurs rangs ou sur un seul ? En d’autres termes, leur action est-elle plus grande quand elles sont placées les unes à côté des autres, ou les unes derrière les autres ? Est-il préférable qu’elles se présentent en échiquier ou sur des lignes droites ou brisées ? Ces lignes doivent-elles, enfin, affecter la forme même des ouvrages de fortification, c’est-à-dire figurer des parties rentrantes et des parties saillantes ? Pour nous ce sont là des subtilités