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les forces armées.

auxquels on adjoint une partie importante de la cavalerie. Elle consiste donc, tantôt en un corps d’armée, tantôt en plusieurs divisions, et cela selon le mode de fractionnement adopté. On voit facilement qu’à ce point de vue encore, il y a avantage à fractionner l’armée en nombreux éléments de premier ordre.

La distance à laquelle on peut éloigner l’avant-garde dépend généralement des circonstances. Dans certains cas il faudra la porter à plus d’une journée de marche, dans d’autres à quelques kilomètres à peine du gros de l’armée. Dans la pratique nous voyons cette distance varier habituellement de 2 à 5 lieues. Cela semble indiquer que cette moyenne répond à la généralité des besoins, sans qu’il soit néanmoins possible de la prendre pour point de départ d’une règle absolue.

Nous venons de nous occuper longuement de l’avant-garde, reprenons maintenant la question au point de vue des avant-postes.

Au début de ce chapitre et dans l’intention de fixer tout d’abord les idées du lecteur, nous avons dit, d’une manière générale, que les avant-postes répondaient aux besoins des troupes en station, et l’avant-garde aux besoins des troupes en marche. Cette différence existe réellement en principe, mais il n’y aurait guère que de la pédanterie à vouloir la maintenir rigoureusement dans l’application.

Il est certain, par exemple, que dans la majorité des cas, lorsqu’une troupe en marche s’arrête chaque soir pour se remettre en route le lendemain matin, l’avant-garde qui la couvre pendant le mouvement, suffit, sans perdre sa spécialité d’avant-garde et sans se transformer en une ligne d’avant-postes, à la couvrir pendant la nuit, en fournissant elle-même le nombre de postes nécessaires au service de sûreté. L’idée d’une avant-garde persiste, en effet, tant que les avant-postes