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chap. vii. — avant-gardes et avant-postes.

ou moins grand de combats concomitants, successifs ou simultanés. Le plan général devait forcément, par suite, se subdiviser lui-même en un nombre plus ou moins grand de plans subordonnés, et la direction générale en un certain nombre de commandements secondaires agissant tous selon les vues du général en chef.

Or, au moment où la présence de l’ennemi est signalée, pour arrêter un plan si compliqué et prendre les dispositions qu’il comporte, il faut nécessairement et du temps et des renseignements, éléments que peuvent seuls procurer les moyens de résistance et d’investigation dont dispose une forte avant-garde.

En second lieu, les armées modernes sont beaucoup plus considérables et occupent un espace beaucoup plus étendu ; d’où nouvelle raison de les couvrir par de puissantes avant-gardes.

Frédéric II conduisait 30 à 40 000 hommes au combat, Bonaparte en portait 100 ou 200 000 en ligne.

Si nous avons choisi ces deux exemples, c’est qu’il est hors de doute qu’adoptées par ces grands capitaines, ces méthodes sont celles qui doivent le mieux répondre aux conditions et aux éléments auxquels ils les appliquèrent. L’emploi des avant-gardes et des avant-postes est devenu plus généralement le même dans les armées modernes ; mais il n’en était pas ainsi à l’époque des guerres de Silésie où nous voyons les Autrichiens agir presque constamment à l’opposé du grand Frédéric. Ils y firent bien plus fréquemment usage d’un corps spécial d’avant-garde et de lignes d’avant-postes considérables. Cette manière de procéder s’explique suffisamment, d’ailleurs, par les conditions dans lesquelles se trouvaient alors les armées autrichiennes.

Les dernières guerres présentent elles-mêmes de nombreux cas d’applications différentes. N’a-t-on pas