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les forces armées.

Quant à l’artillerie, depuis sa découverte le nombre des bouches à feu s’est naturellement accru, en raison de son allégement et de ses perfectionnements. Cependant depuis Frédéric le Grand elle s’est sensiblement maintenue dans la proportion de 2 à 3 pièces pour 1 000 hommes.

Il va sans dire que cette proportion est celle du début d’une guerre, car au courant des événements militaires il se produit une bien plus grande consommation d’infanterie que d’artillerie, et généralement vers la fin d’une campagne la proportion du nombre des bouches à feu est considérablement plus élevée, et atteint parfois à 3, 4 et jusqu’à 5 pièces par 1 000 hommes. L’expérience seule pourra constater si cette proportion est vraiment la bonne, ou s’il sera possible d’augmenter le nombre proportionnel des bouches à feu, sans porter par cela même préjudice à la conduite générale de la guerre.

Avant de terminer ce chapitre, nous croyons utile de résumer les résultats principaux de cette étude :


1o L’infanterie est l’arme principale. Les deux autres lui sont subordonnées.

2o En déployant une grande activité et une grande habileté dans la conduite d’une guerre, on peut obvier en quelque sorte au manque de cavalerie et d’artillerie, en admettant toutefois que l’on soit d’autant plus fort en infanterie. On arrivera d’ailleurs d’autant mieux à ce résultat que l’infanterie dont on disposera sera meilleure.

3o Il est plus difficile de se passer d’artillerie que de cavalerie, et cela parce que l’artillerie est la plus haute expression du principe destructeur, et que son mode d’action dans le combat se combine mieux avec celui de l’infanterie.