Page:Claudel - Connaissance de l’est larousse 1920.djvu/13

Cette page a été validée par deux contributeurs.

grandes chevelures, et, à travers le haut péristyle de la forêt, le ciel où l’orage posant ses pieds sur la mer s’élevait comme une montagne, et au ras de la terre la couleur pâle de l’Océan.

Je me souviendrai de toi, Ceylan ! de tes feuillages et de tes fruits, et de tes gens aux yeux doux qui s’en vont nus par tes chemins couleur de chair de mangue, et de ces longues fleurs roses que l’homme qui me traînait mit enfin sur mes genoux quand, les larmes aux yeux, accablé d’un mal, je roulais sous ton ciel pluvieux, mâchant une feuille de cinnamome.