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XV

Mévil monta le perron le premier ; mais Fierce hâta le pas pour le dépasser dans le hall, et lui montrer le chemin. Il lui déplaisait que Mévil prît, sous ce toit, des airs de familier.

Le hall donnait dans la véranda, et la véranda dans le jardin. Le tennis était une pelouse encadrée de bosquets. Des aréquiers groupés auprès faisaient une tente naturelle, et sous cette tente, un rond de robes claires et de vêtements blancs bavardait. Çà et là gisaient balles et raquettes. On se reposait.

Fierce et Mévil avancèrent. Mme Malais vint à leur rencontre. Elle étincelait de beauté ; le plein air seyait à sa délicatesse de marquise blonde ; parmi le gazon et les grands arbres, et malgré le fâcheux casque de liège exigé par le climat, Fierce crut voir un Watteau vivant qui lui souriait. Il baisa la main tendue, fit une phrase d’introduction pour Mévil et le laissa ébaucher sa cour ; lui-même se hâta vers les aréquiers : ses yeux