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Tu ne le peux trouver, lui, qui dans les combats
S’expose tous les jours au moindre des soldats ;
Lui qui vient de si loin fondre comme un tonnerre
Au cour de tes États te déclarer la guerre.

PORUS.

Lui qui fait en tyran tout ce qu’il entreprend,
Lui qui n’ose attaquer et fait le conquérant,
Qui n’employant jamais de moyens légitimes
Usurpe les États à la faveur des crimes.

ALEXANDRE.

Je ne dois qu’à ce cour, je ne dois qu’à ce bras,
Ma gloire, ma grandeur, ta perte et tes États,
Qu’appelles-tu tenter des moyens légitimes ?
Est-ce te rétablir à la faveur des crimes ?
Est-ce entrer dans mon camp, suivre un Ambassadeur ?
Descendre de ton trône, oublier ta grandeur ?
Te cacher dans ma tente et m’attaquer en traître ?
Perfide, est-ce par là que tu te fais connaître ?
La poudre qui s’élève en mille tourbillons
Sous les pas triomphants de mes fiers bataillons,
Tant de forts renversés et tant de murs superbes
Dont le fameux débris est caché sous les herbes
Tes soldats par ce fer de mille coups percés,
Tes escadrons toujours pliants et renversés,
Font voir pour ton malheur que du moins Alexandre
Attaque beaucoup mieux que tu ne sais défendre.