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ORAXENE.

Il est vrai que l’on voit dans la Cour d’Alexandre
Des charmes, dont l’esprit à peine à se défendre ;
Mais quelque grand qu’il doit en est-il d’assez doux
Qui puisse justement alarmer un époux ?

ARSACIDE.

Hé bien Porus a tort, une chaine si sainte
Doit vaincre ses soupçons, et sa jalouse crainte,
Mais que puis-je espérer ? Où sera mon recours ?
Si contre un plus grand mal j’ai demandé secours ?
On trouve, dites-vous, dans la Cour d’Alexandre
Des charmes, dont le cour a peine à se défendre ;
Et le vôtre contre eux s’est si mal défendu,
Qu’il le faut confesser Princesse ; il s’est perdu.
Au moins est-il perdu pour le triste Arsacide ;
Perdiccas me le vole ; et vous-même perfide
Vous lui tenez la main, pour me voler mon bien
Et lui livrer un cour qui me coûte le mien.
Ingrate, car enfin il est temps de se plaindre ;
Et mon ressentiment ne doit plus se contraindre ;
Où sont tant de serments et donnés et reçus
Que mon timide amour avait si bien conçus.
Serments qui m’assuraient d’une foi si durable
Par tout ce que le Ciel a de plus vénérable ;
Il ne t’en souvient plus, ou sans les rappeler
Il ne t’en souvient plus que pour les violer,