Séparez sa vertu du crime d’Alexandre,
Et perdant ce rival Seigneur ne souillez pas
Par des soupçons si noirs de si divins appas ;
Écoutez la raison autant que votre haine.
Encor que Perdiccas soit aimé d’Oraxène,
Et qu’un même destin pour accroître nos maux,
De ces deux ennemis ait fait nos deux rivaux ;
Aussi pressé que vous du mal qui nous possède,
Malgré mon désespoir, j’en pèse le remède ;
Et celui-ci, Seigneur, est si peu de saison ;
Qu’il avance la mort, et non la guérison.
Allons.
Et bien sans perdre un moment davantage,
Retourne dans le camp et laisse agir ma rage :
Tiens nos soldats tous prêts à combattre demain ;
Les traités sont rompus, cependant de ma main
Par ma juste douleur puissamment animée
Je cours perdre Alexandre au cour de son armée.
C’est à moi qu’appartient ce dangereux emploi
Vous.