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Scène VI.

LA REINE, ALCMÉON, DIMAS.
ALCMÉON

Où fuyez-vous Madame ?

LA REINE.

Ah ! Seigneur, rien ne peut éteindre cette flamme.

ALCMÉON.

Voilà de votre orgueil le juste châtiment :
Vous avez allumé ce triste embrasement.
Je vous le disais bien que les beautés mortelles
Ne trouvaient dans les Dieux que des cœurs infidèles.
Si vous aviez voulu consentir à mes vœux,
Votre fille vivrait, et je serais heureux.

LA REINE.

Oui sans doute, Seigneur, et par votre hyménée
Elle serait vivante, heureuse et couronnée ;
Son orgueil l’a perdue, et je l’ai trop flatté
Ce malheureux orgueil qu’enfante la beauté.

ALCMÉON.

Quelque aveugle amitié que vous eussiez pour elle,
Je ne m’en prends qu’aux Cieux, qui la firent trop belle.
Jupiter qui la fit pour le charme des yeux,
Enviait à la terre un bien si précieux,
Et de tant de trésors qu’il a voulu reprendre,
À peine ce rival nous laisse un peu de cendre.