Page:Claude Boyer - Les amours de Jupiter et de Sémélé, 1666.djvu/89

Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTE V.


Scène I.

SÉMÉLÉ, DIRCÉ.
SÉMÉLÉ.

Que d’un superbe espoir mon âme possédée,
Se fait de mon amant une agréable idée !
Que j’aurai de plaisir de le voir en ces lieux,
Apporter cet éclat qui fait trembler les Dieux !
Pour répondre à l’honneur que ce Dieu me veut faire,
Je voudrais des appas plus grands qu’à l’ordinaire,
Leur donner plus de force, et me rendre aujourd’hui
Plus aimable cent fois et plus digne de lui.
Mais quoi le jour pâlit, et le Dieu que j’adore,
Le puissant Jupiter ne paraît point encore !
Lui qui voit tout mon cœur, lui qui sait mes désirs,
Qui voit pour son retour l’ardeur de mes soupirs,
Me faut-il si longtemps attendre sa présence ?
Veut-il faire mourir ce cœur d’impatience ?
Te dirai-je, Dircé, que j’ose encore douter,
Si c’est un imposteur ou le vrai Jupiter ?