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Scène II.

SÉMÉLÉ, VÉNUS descend du Ciel dans son char,
accompagnée de deux amours, et chante en descendant.
VÉNUS.

Princesse on ne voit rien de charmant et de doux,
Qui ne se rendent auprès de vous :
Rien ne peut égaler votre bonheur extrême ;
Un Dieu prend soin de vos plaisirs,
Que ne fera-t-il point pour remplir vos désirs ?
Il peut tout et vous aime.

SÉMÉLÉ.

Que de beautés ensemble et de rares merveilles
Enchantent à la fois mes yeux et mes oreilles !
C’est la mère d’amour qui descend en ce lieu,
Et me vient consoler de l’absence d’un Dieu.

VÉNUS dans son char.

Digne sang de ma fille, et digne de la pomme,
Que je reçus jadis de la faveur d’un homme,
Je viens à tant d’appas joindre un nouveau secours :
Jupiter est volage et je crains pour ta gloire,
Pour t’assurer cette grande victoire,
Je viens à ta beauté prêter ces deux amours.
Ils ont ordre tous deux de t’obéir sans cesse :
L’un comme étant un Dieu de flamme et de tendresse,
Doit d’un amour constant embraser ton vainqueur ;
L’autre te doit armer d’un charme inévitable ;
L’un fait aimer, et l’autre rend aimable,
L’un ira dans tes yeux, et l’autre dans son cœur.