Ce feu qui lui ravit la lumière du jour,
A vengé votre haine et non pas mon amour.
En vain vous me voulez empêcher de la suivre ;
En vain ce feu s’éteint pour me forcer de vivre :
Cruelle pour finir ma peine et mon malheur,
Hélas ! C’est bien assez de ma seule douleur.
Va mourir, Prince ingrat, indigne de ma grâce.
Toi Reine, vante encor la gloire de ta race :
Dans ce palais brûlé, vois comme en son cercueil,
La folle ambition d’une fille trop vaine ;
Vois la peine de ton orgueil
Et le triomphe de ma haine.
Je ne connais que trop votre divin pouvoir.
Triomphez de ma fille et de mon désespoir :
Mais pourquoi la punir du crime de sa mère ;
J’avais mis dans son cœur cet orgueil téméraire,
Et c’est par mes leçons qu’elle osa se flatter,
D’arracher à Junon le cœur de Jupiter.
Mais le Roi vient. Le feu qui brille en son visage…