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début de presque tous les écrivains célèbres, qui avaient, lorsqu’il était dans toute sa gloire, vingt-cinq ou trente ans, il se montre comme un bon gros génie bienveillant et rieur qui encourage et dit : En avant ! Joseph Autran, arrivant de Marseille avec la Fille d’Eschyle dans sa poche, loge chez Dumas, à Monte-Cristo et l’entend, la nuit, rire gaiement de ce qu’il improvise. Octave Feuillet, malade, est recueilli par Dumas père comme un enfant et soigné par Dumas fils comme un frère. Puis, des années après, lorsqu’il est déjà l’auteur de Rédemption, de Bellah, de la Clef d’or, du Village, de la Crise, lorsqu’il est devenu un maître, Octave Feuillet écrit à Alexandre Dumas, qui vient de fonder un journal quotidien, le Mousquetaire ; il lui écrit de « son pays, du temps de Louis XIV, où le coche n’arrive qu’une fois la semaine, quand il fait beau » et il lui rappelle les bonnes journées où, débutant, il s’en allait trouver Dumas et se sentait heureux de ne point se heurter contre un piédestal et de rencontrer chez le grand homme une affection touchante et presque paternelle :

Parmi ces souvenirs datés de votre cour de Saint-Germain où vous succédiez à Jacques II, il en est un, écrivait M. Feuillet à Dumas, qui m’est demeuré cher entre