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labeur ! Ainsi, ce comique si franc, si vrai, qui jaillit largement d’une situation et part comme une fusée claire, cette verve et cette gaieté sont, comme toutes les choses du monde, le fruit de la culture et de l’étude ? Labiche analyse encore lorsqu’on supposerait qu’il s’abandonne aux expansions de sa nature. Il étudie, il cherche, il combine, et pourtant, devant ces comédies qui semblent composées d’un seul trait, on croirait, en vérité, — tant elles paraissent coulées d’un jet — qu’il laisse simplement courir sur le papier sa plume, la bride sur le cou, et bravement fait du théâtre tout simplement, en s’amusant.

Il y avait des années que M. Eugène Labiche était salué comme un maître, un de ceux qu’on n’imite point, car ils ont le don, — leur belle humeur et leur comique sans prétention se rapprochant beaucoup plus de la grande comédie que tant d’œuvres d’apparences plus ambitieuses — il y avait longtemps que l’auteur de la Grammaire, de Moi (représenté à la Comédie-Française) et de Un Pied dans le crime, était mis à son rang, au plus haut rang parmi les connaisseurs, lorsque M. Émile Augier, en écrivant une Préface au Théâtre d’Eugène