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beaucoup de figurants ! disait Labiche. — Il y aura beaucoup de figurants ! » On répète la pièce : le père Dormeuil avait fait peindre des invités sur la toile de fond, pour figurer les danseurs. Labiche parle encore avec effroi d’un monsieur qui, pendant toute la soirée, tendait une bavaroise à une dame qui ne la prenait pas. L’esprit de l’auteur empêcha, d’ailleurs, le public de s’occuper des bévues du décorateur. Et il y a toute une théorie dans ce petit fait : au théâtre, quand on écoute et qu’on s’amuse, on ne regarde point les accessoires. Le décor est déjà du théâtre de décadence. Peut-être le vieux Dormeuil tenait-il à démontrer la vérité de ce principe-là.

M. Labiche devait, un an après son succès de Monsieur de Coyllin, donner au Vaudeville, le 20 août 1839, un acte nouveau, l’Article 960. Mais il semblait alors moins attiré, chose singulière, par le théâtre que par le journal et par le livre. Labiche, journaliste ! Nouvelliste plutôt. Il a publié dans le Chérubin, gazette imprimée sur papier rose, de ravissants et très joyeux épisodes d’un voyage en Italie, impressions de voyage à la Dumas ou plutôt, déjà, à la Labiche. Il dîna dans le nez de la