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pour amant le capitaine de Brissac, lequel est précisément amoureux de Catherine Loubet, cousine de l’avocat Loubet. Maître Loubet a deux cousines, Catherine et Louise.

Catherine a été tuée. Elle a été assassinée « dans un moment d’aveugle furie » par la marquise de Pontarlier, sa rivale. Catherine et la marquise ont l’une et l’autre pour amant le capitaine de Brissac. Or une méprise tragique fait accuser du meurtre de Catherine la sœur même de la victime. Toute la ville d’Aix est soulevée contre Louise que des preuves accablent. On vient l’arrêter. L’avocat Loubet, pris entre son amour et son devoir, forcé de livrer la marquise qu’il adore ou Louise qu’il sait innocente, n’hésite pas.

« Louise Loubet est innocente du crime dont on l’accuse, dit-il hautement, devant tous. Oui, innocente, car l’assassin de Catherine, je vous l’amène, et l’assassin de Catherine Loubet, c’est moi ! »

Sacrifice inutile, tout prouve que Loubet est innocent. Brissac viendrait bien déclarer la vérité, mais l’avocat a tué en duel le grand seigneur. La marquise se livrerait volontiers, donnerait sa vie ; mais elle hésite à donner son